La Journée sans voiture prévue le dimanche 27 septembre promet d’être une belle opération. Porté par un collectif ambitieux soutenu par la Mairie de Paris, ce projet qui semblait initialement utopiste va s’incarner dans l’interdiction de la circulation des véhicules motorisés dans les 4 arrondissements centraux, dans certains quartiers touristiques (Champs-Élysées, abords de la Tour Eiffel, Montmartre) ainsi que dans les bois. Ne sont pas concernés par l’interdiction les véhicules d’urgence, taxis et transports en commun tels que les bus.
Dans un contexte urbain marqué par les nuisances associées à l’excès de circulation motorisée (pollution, bruit, insécurité routière), la Journée sans voiture a beaucoup de sens et ne manquera pas d’être accueillie favorablement par une majorité de parisiens. Elle nous permettra le temps d’une journée de profiter de chaussées quasiment libres de toute circulation et redevenues accessibles aux marcheurs, aux cyclistes, aux rollers ainsi qu’aux jeux d’enfants et pourquoi pas à des repas de quartier, le tout dans une atmosphère un peu plus respirable.
Notre satisfaction n’est cependant pas entière puisque loin de concerner tout Paris, l’interdiction de la circulation -comme indiqué précédemment- ne portera finalement sur une portion restreinte de la capitale et qui plus est sur des quartiers certes fortement pollués mais aussi déjà bien dotés en voies piétonnes, zones de rencontre et limitations permanentes à la circulation (voir carte ci-dessous).
Les quartiers périphériques, dont le 19e arrondissement, ne bénéficieront pas de l’interdiction de la circulation. Ils sont pourtant soumis aux forts niveaux de pollution liés à la proximité du périphérique et à la présence de grands axes pénétrants tels que, sur notre arrondissement, l’avenue de Flandre ou la rue de Belleville. Comme en atteste le Plan de prévention du bruit, les niveaux de bruits enregistrés le long de ces axes circulés sont eux aussi importants. Une piètre qualité de l’air, couplé à un bruit important et continu, à un habitat globalement moins bien isolé et entretenu que dans les riches quartiers centraux et une moindre mobilité des habitants constitue un cocktail « explosif » sur le plan de la santé. Ainsi, une récente étude a démontré que si les niveaux de pollution sont équivalents dans les quartiers centraux plus aisés et dans les nôtres, les habitants des arrondissements périphériques lui payent un tribut beaucoup plus élevé, du fait de la coexistence de la pollution avec d’autres facteurs de fragilité sociale et sanitaire.
L’égalité entre les quartiers parisiens et la réduction des risques sanitaires liés à la pollution et au bruit justifient amplement une extension de la Journée sans voitures à l’ensemble du territoire parisien lors de ses prochaines éditions. De même, comme nous l’avons indiqué dans notre dernière tribune du Journal municipal, nous souhaitons que le 19e comme les autres arrondissements puisse bénéficier d’une zone Paris Respire généreuse, ample, signifiante sur le plan de la limitation réelle de la circulation, qui protège la santé des habitants riverains des grands axes routiers. Ce qui implique l’intégration de l’avenue de Flandre dans son zonage, et non sa restriction aux voies déjà peu circulées que sont les quais de Seine et Loire (voir cartes ci-dessous).
Retrouvez, en cliquant sur le lien ci-dessous, le Vœu déposé par le groupe écologiste et citoyen lors du conseil d’arrondissement du 14 septembre 2015 relatif à l’extension de la journée sans voiture pour l’édition 2016, adressé au Préfet de Police et à Madame la Maire de Paris. Ce voeu a été voté à l’unanimité.
Vœu journée sans voiture 14-09-2015
Proposition « Paris respire » du groupe écologiste et citoyens du 19e :
Proposition de la voirie soutenue par le groupe socialiste :
