L’amélioration de la qualité d’accueil en centre de loisirs ne peut se faire au détriment des familles les plus fragiles

Les préinscriptions aux centres de loisirs représentent une nouveauté dans le principe de fonctionnement de la ville de Paris. Historiquement, le choix était de permettre une fréquentation à la carte des centres de loisirs.

Cette souplesse était un point fort pour les familles mais aussi une entrave à la montée en qualité de l’accueil, tant sur le plan des ressources humaines que sur l’organisation en général, impactant ainsi les projets pédagogiques.

Aujourd’hui, l’augmentation de la fréquentation du périscolaire observée depuis la réforme des ARE, implique d’une façon générale une révision des fonctionnements. Les exigences de qualité d’accueil sont plus ambitieuses, et la mise en place d’une préinscription entrainera un fonctionnement plus rationnel.

Une baisse considérable du gaspillage alimentaire va en découler, ce qui est un point fort, une mesure concrète à l’heure où nous adoptons notre plan de lutte contre le gaspillage alimentaire, à quelques semaines de la COP21.

Cependant, la ville devra faire attention aux familles les plus fragiles pour qui, cette démarche administrative pourrait être un frein à la fréquentation de leurs enfants en centre de loisirs. Or, il importe de garder à l’esprit que c’est un vrai enjeu pour l’accès à la culture, aux loisirs, à un environnement riche et varié du point de vue ludique, social, affectif; que c’est pour certains enfants une vrai alternative à la rue, ou encore à des logements sur occupés, ou encore logés en hôtels.

La mise en place de ce nouveau dispositif présenté au conseil d’arrondissement du 3 novembre dernier, laisse apparaître trois points délicats:

  • L’information aux familles doit être bien maîtrisée pour ne pas éloigner des familles de ce mode d’accueil.

Les directeurs d’écoles et les enseignants doivent être impliqués afin que l’information soit donnée à chaque famille, en particulier celles qui ne fréquentent pas régulièrement le centre de loisirs et qui ne sont donc pas connues des équipes d’animations. Un simple affichage ne suffit pas.

L’accompagnement individualisé pour l’inscription de certaines familles (familles en difficulté, et aussi tout simplement familles non francophones primo arrivante, ou encore familles illettrées) est nécessaire.

Il faut toutefois relever le point positif des responsables de centre de loisirs (REV et DPA) déchargés de l’encadrement des enfants dans chaque établissement depuis cette rentrée. Car si l’on veut que cette mesure soit appliquée avec finesse, il en découle un surcroit de travail non négligeable pour ces équipes.

  • Il manque dans ce nouveau dispositif, un système assoupli de préinscriptions pour certaines familles dont la situation professionnelle ne permet pas d’anticiper (intermittents du spectacle, précaires et intérimaires, par exemple).

C’est une mesure importante pour continuer d’adapter ce service à toutes les situations professionnelles. Il faut pouvoir, sans remettre en cause l’objectif de ce nouveau fonctionnement, introduire une dose de cas par cas.

  • Le principe du forfait bimestriel des mercredi après-midi va plus loin qu’une pré-inscription puisqu’il incite là les familles à mettre leurs enfants tous les mercredi après-midi et non seulement ceux qui le nécessitent.

La politique de la Ville en la matière doit être valorisante à l’égard du temps accordé par les familles au temps partagé avec leurs enfants. Ce qui pourrait tout à fait s’inscrire dans la stratégie enfance de la ville, au sein du projet éducatif parisien qui va prochainement être élaboré.

A l’initiative du groupe écologiste et citoyen, un vœu (adopté) a été déposé par la majorité municipale demandant plus de souplesse.

 

Retrouvez  la délibération et le vœu déposé à l’initiative du groupe écologiste et citoyen :

Exposé des motifs – délibération 2015 DASCO 10

Vœu – délibération 2015 DASCO 10