A COMME ACTIONS LOCALES

Petit focus sur trois acteurs de l’arrondissement qui ont dû modifier leur fonctionnement face à l’épidémie et qui se démènent pour changer le quotidien des gens.

La cagette de Belleville :

Cette AMAP du 19e continue à être active et à pourvoir en légumes frais des habitant·e·s de l’arrondissement. Sandrine, la présidente de l’AMAP déclare “depuis le confinement, nous avons du changer de lieu,étaler la distribution et créer des créneaux d’horaire pour fluidifier le passage des adhérent·e·s”. Mais les changements ne s’arrêtent pas là : gel hydroalcoolique et marquages au sol ont aussi fait leur apparition et les distributions sont assurées par 3 personnes maximum. Bref, comme le dit Sandrine : “les choses ont bien changé”.
Depuis le début leur producteur, très soucieux d’être en début de chaîne, livre la cinquantaine de paniers en cagette individuelle qu’il prépare lui même, pour qu’il y ait le moins de manipulation.
Cependant, comme nous le confie Sandrine “Le système des AMAP montre dans cette période compliquée toute son importance et ce surtout depuis la fermeture des marchés alimentaires pour le soutien des producteurs locaux”. En effet, cela leurs permet de trouver des débouchés et d’écouler leur production en de leurs assurant un revenu minimum car la partie de leur production qu’ils distribuent aux AMAP est préfinancée contractuellement.

Tintamarre :

Suite aux annonces du 15 Mars, et la fermeture de son restaurant, Gabrielle a du se résoudre à mettre ses salariés en chômage partiel. Pour ce restaurant ouvert depuis 2 ans, cette fermeture totale aura des conséquences économiques catastrophiques.

Cependant, Gabrielle ne se laisse pas abattre. Elle s’engage pour cuisiner pour les soignants dans le cadre de l’opération #leschefsaveclessoignants. Pour son approvisionnement, elle peut compter sur un autre acteur de notre quartier, Canal bio qui a tout de suite adhéré à la démarche.

“Préparer des repas pour plus de 100 couverts est un tout autre métier !” nous confie Gabrielle dont le restaurant est beaucoup plus petit. Privilégier des plats végétariens ou des plats qui se mangent froid afin de ne pas avoir à réchauffer, réfléchir à ce que l’assiette apporte de la gourmandise et des vitamines avec des produits de base très simples, voilà maintenant les questions qui se posent quotidiennement. “Suite à cette activité de bénévolat, les retours que j’ai eu des soignants réchauffent le cœur et cela me motive pour poursuivre.” ajoutera t elle.

Cependant, les restaurateurs et tous les commerces qui ont dû fermer vont avoir besoin du soutien de leur clientèle pour pouvoir survivre. une cagnotte sur le pot solidaire a été lancée. Les dons permettent de continuer à préparer et offrir des repas. C’est d’ailleurs grâce à celle-ci que plus de 3000 repas ont été produit puis envoyés aux soignants grâce aux collectifs protège ton soignant, g besoin 2 et collectif solidaire

Enfin vous pourrez retrouver la vente à emporter qui commence dès lundi 4 mai.

WOMA, la fabrique de quartier :

On ne le sait pas toujours, mais la communauté des markers du 19e est très importante. En effet, nous disposons dans notre arrondissement de plusieurs ateliers de création qui travaillent en réseau. WOMA est l’un d’entre eux mais nous pouvons citer également Volumes ou Villette markerz.

Le mouvement des makers contre le Covid est d’ailleurs parti de l’intersection d’un groupement de labs mobilisé dès le début : Volumes, l’Électrolab, l’atelier des amis, Mon Atelier en Ville; et d’un groupe de labs déjà proches, Volumes, WoMa, VilletteMakerz, Ars Longa.

Les machines tournent donc à plein régime pour produire des équipements de protection notamment des visières qui manquent cruellement en ces temps d’épidémie. Quentin nous confie “Nous sommes en moyenne 4 personnes par jour pour la production. Et nous utilisons une découpe laser, 5 imprimantes 3d et bien sûr nos petites mains”.
Quentin rajoute “Woma a réussi à produire jusqu’ici 7275 unités, Volumes 3758 et VilletteMakerz 2505. soit plus de 13500 pièces au total ».

Mais comme les autres acteurs du quartier, Woma a besoin d’aide. Il y a bien évidemment la cagnotte, mais tout partage et relais de communication sur les actions communes est essentiel. En effet au delà de l’investissement humain et matériel pour cette production d’urgence, la fermeture des tiers-lieux représente aussi une crise financière.