Monsieur le Maire,
chèr-es collègues,
Je me fais l’honneur de vous présenter le 4e Plan Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés de Paris.
Nos modes de production et de consommation suivent encore très largement une logique linéaire. Nos déchets sont les grands oubliés de cette économie dictée par la surproduction et la surconsommation. Plutôt que d’être considérés comme une ressource, nos déchets sont encore trop souvent incinérés, enfouis voire exportés. Et ceci au détriment de la biodiversité, de la qualité de l’eau et de l’air.
Face à ce constat, nous devons agir. Nous devons transitionner d’une économie du tout-jetable et de la courte durée vers une économie du réemploi, de la circularité et de la sobriété matière.
Le nouveau PLPDMA est un premier pas vers cette transition. Il vise deux objectifs : réduire d’au moins 100.000 tonnes la production de déchets ménagers et assimilés et tripler le taux de valorisation des déchets pour atteindre un objectif de 60% d’ici 2030.
Le PLPDMA agit sur quatre volets : la prévention des déchets, le réemploi, la réparation et le recyclage.
Sur les 24 actions du PLPDMA, voici quelques mesures emblématiques dont nous pouvons nous réjouir :
- Le geste du tri n’est pas encore suffisamment ancré chez les parisiens et les parisiennes. Pour sensibiliser à l’échelle la plus locale possible, le PLPDMA prévoit la création d’immeubles zéro déchet : réaménagement de locaux poubelle, collectes en pied d’immeuble, installation de composteurs… L’objectif est de sensibiliser les parisien.nes au tri au plus près de chez eux.
- Le PLPDMA prévoit de poursuivre la création de nouveaux lieux de réemploi solidaire pour permettre aux parisiens et parisiennes de consommer de la seconde main plutôt que du neuf. Dans un monde où les ressources sont finies, nous devons changer le regard que nous portons sur les déchets.
- Pour réduire les déchets sur l’espace public, le PLDPMA se fixe l’objectif du zéro déchet au sol et prévoit notamment de lancer un plan « zéro mégot sur l’espace public » en 2025.
- Il se donne aussi pour ambition de développer du mobilier sécurisé pour le textile et de les intégrer dans les zones de tri, pourquoi pas un nouveau module de trilib ? ce qui désencombrerait d’autant les trottoirs ou même un Service public de collecte des déchets alimentaires des petits professionnels (notamment les restaurants seraient éligibles),
Il y a d’autres points intéressants qui y sont abordés qui auront besoin d’un suivi volontariste des élus pour pleinement en développer les potentialités :
- Principalement en ce qui me concerne le réexamen régulier de l’opportunité de mettre en place une collecte des déchets alimentaires en Porte à Portes pour les particuliers ; même de façon ciblée : par exemple sur des immeubles volontaires et bien sur les immeubles zéro déchets mentionnés précédemment.
- Il y a aussi le conditionnement des subventions aux évènements grand public à une démarche de réduction des déchets.
- Ainsi que le Programme d’accompagnement des professionnels, y compris les commerçants (ex : supermarchés/épiceries…) à davantage de distribution et de vente de sacs biodégradables
- enfin la création de la Maison du compostage (en lien probablement avec la maison du jardinage et l’excellent Christophe Najdovski)
Pour terminer, on regrettera, et je parle là avec ma casquette de militant, que des propositions des écologistes n’ai pas encore trouvé leur vraie place, dans le plan :
- Conditionner l’autorisation terrasse à l’engagement sur la gestion des déchets
- Interdiction de la vente à emporter dans certaines zones
- Mise en place d’équipes territorialisées de sensibilisation
Le groupe des Élus écologistes se réserve l’opportunité de proposer quelques amendements en séance du conseil de Paris pour encore améliorer ce plan local.
Pour autant je rappelle que le PLDPMA reste un document clé pour impulser un changement de comportement chez les parisiens et les parisiennes. Mais aussi et je finirais avec ceci, que nous ne pouvons pas faire reposer la prévention des déchets sur la seule responsabilité des individus. Cette responsabilité doit être partagée avec les producteurs, les distributeurs et, in fine, l’État. Car il revient au législateur de créer un cadre favorable à la réduction des déchets et au réemploi.
Je vous appelle à voter cette délibération. Merci