Aurélie Solans: « Pour une démarche participative sur les nouveaux aménagements de jeux extérieurs »

La relance de ce marché des jeux d’extérieurs est l’occasion pour nous, écologistes, de formuler quelques remarques:

Nous souhaitons mettre en avant tout d’abord l’importance d’engager une démarche participative sur les nouveaux aménagements de jeux extérieurs pour les parcs, squares et jardins partout où c’est possible.

La participation des usagers, des enfants et des parents en premier lieu, et aussi des acteurs du quartier (équipe des crèches, des écoles, des centres de loisirs, et aussi les assistantes maternelles par exemple) est essentielle ;

Les concertations doivent les inclure véritablement.

En effet, les enfants ont une imagination bénéfique, qui peut largement enrichir le paysage et le fonctionnement de notre ville, comme l’illustre leurs contributions quand on leur donne la parole. Les ateliers organisés dans les écoles, par des professionnels tels que le CAUE par exemple, en témoignent. Cette mandature se revendiquant d’être sous l’aire de la concertation et de la participation citoyenne, nous devons associer à ces démarches les enfants, usagers de demain des espaces pensés et construits aujourd’hui.

Les espaces de jeux gagneraient à être plus intégrés aux jardins

Les espaces ludiques doivent intégrer davantage de végétalisation. Les enfants pourrait et du point de vue ludique et du point de vue esthétique et du point de vue sensoriel en tirer bénéfice dans leur développement.

Une réflexion fine sur la palette végétale pourrait mettre à profit de ce point de vue le rythme des saisons, les couleurs, des textures, …

Les reliefs des jardins, à l’image du parc de Belleville, installation loin des sentiers battus, peuvent être plus encore mis à profit. Je pense par exemple aux Buttes Chaumont qui comportent de ce point de vue des atouts complétement inexploités.

Les aires de jeux doivent être plus originaux, singuliers

Il ne faut pas oublier que les petits parisiens évoluent dans un environnement urbain et très dense tout au long de l’année. Beaucoup d’entre eux n’ont pas la chance de partir en week-end ou en vacances. Les espaces de « respiration », de jeux, de nature doivent répondre à des besoins réels de diversité – quel ennui de toujours aller jouer sur le même toboggan bleu… le même d’ailleurs du parc d’à côté, qui lui est jaune…

Le sol peut à l’image des installations du parc floral être où cela est possible sécurisé par du support végétal type « copeaux de bois ».

La présence de différents « matériaux » est à accentuer

Tout d’abord le sable, avec la disparition progressive des bacs à sable, jeu collectif par excellence, où les petits urbains peuvent toucher et jouer avec de la « matière », ce qui est unanimement reconnu comme indispensable dans l’apprentissage des petits. Ils disparaissent de nos jardins en raison de problème sanitaire qu’ils peuvent engendrer. Des modèles qui peuvent se fermer existent pourtant.

Mais aussi l’eau (succès énorme des jeux d’eau du parc André Citroën), le bois (quoi de plus drôle que d’escalader des rondins, qui peuvent en plus servir de refuge à la faune la nuit), et même les cailloux (ex du parc d’Éole avec le « jardin de gravier » : des cailloux, qui inspirent l’imagination, suscitent des constructions).

Sur ce marché donc, nous espérons que l’éventail des propositions ludiques au vert sera au rendez-vous!

Il est donc nécessaire d’apporter une attention toute particulière aux jeux extérieurs pour les parcs, squares et jardins. Ces installations ludiques font partie de l’environnement ludique quotidien des enfants tout simplement dans les rues de leur tout petit quartier.

Et puis, les grands oubliés de la ville sont souvent les pré-adolescents et les adolescents, qui ne sont pas vraiment concernés par les toboggans quelque soient leurs couleurs. Bien sûr, ils sont aussi souvent un peu plus turbulents.

Qui souhaite avoir sous ses fenêtres un groupe d’ado?

Pourtant, ils doivent pouvoir trouver leur place dans l’espace publique.

Bien des villes ont fait preuve d’inventivité, avec un skate-parc, où un mur d’escalade par exemples. Chez nous, à Paris, une expérimentation est en cours et les ados auront bientôt au Parc André Citroën (15e) un lieu de rencontre dessiné par des étudiants d’une école de design. Nous en saluons la démarche. Gageons que notre ville saura dans les années à venir poursuivre des expérimentations de ce type, loin d’installations standardisées.