La réforme de la carte de l’éducation prioritaire n’est pas encore connue à Paris, mais les premières fuites inquiètent déjà parents et enseignants.

Jeudi 16 octobre, les enseignants du Collège Guillaume Budé dans le 19ème arrondissement ont appris du Rectorat que leur établissement ne devrait pas être retenu dans le réseau d’éducation prioritaire (REP). Cette annonce, vécue comme un exemple clair du désengagement de l’État, a scandalisé les enseignants, qui se sont spontanément mis en grève ce jour-là. La mobilisation enseignante a très vite fait tache d’huile auprès des parents qui déjà communiquent activement par le biais des réseaux sociaux et de pétitions pour sauver les moyens qui permettent au collège une certaine ambition pédagogique dans un environnement social difficile.

A l’occasion du Conseil de Paris, Aurélie Solans, conseillère de Paris du Groupe Écologiste et Citoyen, a tenu à rappeler les incohérences de l’État : « Ne pas retenir Guillaume Budé, c’est une étrange décision au moment où le bassin de recrutement de cet établissement va entrer dans la géographie prioritaire de la Politique de la Ville ». Eric Thébault, adjoint au Maire du 19e, élu du groupe écologiste et citoyen s’indigne lui aussi : « L’État reconnait que les habitants de ce quartier populaire nécessitent un investissement prioritaire, mais retirerait à leurs enfants les moyens de réussir et de s’épanouir à l’école ? C’est une décision absurde et insupportable».

D’ores et déjà, les élus écologistes et citoyens du 19e ont fait savoir qu’ils soutiendront un vœu en conseil d’arrondissement le lundi 3 novembre pour demander que soit rediscutée la carte de l’éducation prioritaire. Les enseignants, déterminés, menacent de faire grève le jour de la rentrée scolaire s’ils ne reçoivent aucune garantie d’ici là.

Communiqué de presse du groupe écologiste et citoyen du 19ème.