Face à une situation toujours plus dégradée pour les 1500 personnes qui dorment actuellement à la rue sous des abris de fortune après avoir subi un hiver très rude, sur les quais du Lot et de l’Allier, les écologistes du 19ème ont souhaité saisir le Défenseur des Droits. Les élu.e.s demandent une visite des services de cette institution pour évaluer les conditions de vie que subissent ces personnes migrantes à la rue.
Cette évaluation des conditions de vie inhumaines, doit permettre de franchir un cap supplémentaire dans la demande de prise en charge immédiate et sans conditions de ces personnes.
Retrouvez l’intégralité de la lettre ci-dessous :
Monsieur le Défenseur des droits,
Nous, élus du 19eme arrondissement, souhaitons appeler votre attention sur la situation des sans-abri du campement dit du Millénaire situé à Paris 19e arrondissement (quai du Lot et de l’Allier).
Près de 1500 personnes y dorment actuellement à la rue sous des abris de fortune après avoir subi un hiver très rude. Chaque jour de plus à la rue est un jour dangereux, particulièrement pour les personnes vulnérables dont les femmes et les enfants présents sur le campement. Chaque jour de plus à la rue montre que les dernières tentatives de remise en cause de l’inconditionnalité de l’hébergement se traduisent par la constitution de bidonvilles en plein Paris.
Nous, élus du 19e arrondissement de Paris demandons en vain depuis des semaines au Ministre de la Cohésion des Territoires et au Préfet de Région une prise en charge immédiate des sans-domicile du quai du Lot, sans regard pour leur situation administrative, par l’obligation que lui donne leur vulnérabilité. C’est une nécessité que commande le Code d’action sociale et des familles, qui est bafoué chaque jour en plein Paris. Comme l’impose l’article L-345-2-2, « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. » Il ne fait aujourd’hui plus de doute que les personnes sans abri du campement du Millénaire correspondent à cette définition des trois détresses qualifiées par le CASF.
En conséquence, nous vous demandons de bien vouloir diligenter une visite de vos services pour évaluer les conditions de vie que subissent ces personnes migrantes à la rue. Nous avons constaté à plusieurs reprises l’état d’épuisement physique et mental de ces personnes ainsi que l’absence de prise en charge sanitaire à la hauteur des enjeux. La Mairie de Paris a fait installer des points d’eau, des poubelles et des urinoirs pour pallier à l’urgence mais cela restera insuffisant au regard de l’ampleur des besoins sur place chaque jour croissants.
Dans l’espoir que vous nous permettrez d’engager l’Etat à respecter ses obligations et ses compétences, nous vous prions, Monsieur le Défenseur des droits, d’agréer l’expression de notre considération distinguée.
Les élus écologistes et citoyens du 19eme arrondissement
Fatoumata KONE Dan LERT
Conseillère de Paris et du 19ème Président du Groupe Ecologiste et Citoyen
Déléguée à l’accès au Droits
Tel : 0144522917
Courriel : dan.lert@paris.fr