Mise à disposition de places d’accueil petite enfance

Intervention d’Aurélie Solans relative à la mise à disposition de places d’accueil petite enfance

Merci, Monsieur le Maire.

Madame la Maire, mes chers collègues, 5.000 places d’accueil pour les petits Parisiens, un objectif pour 2020 que nous nous sommes fixé, un chiffre qui démontre l’ambition que nous portons collectivement pour l’éducation des jeunes enfants, pour les familles à Paris.

Les enjeux sont bien sûr quantitatifs, donner accès à toutes les familles qui en ont besoin à une place en crèche. C’est une question d’égalité.

Les enjeux sont aussi tout autant qualitatifs. Les connaissances scientifiques sur le jeune enfant le démontrent, le lieu d’accueil qui va prendre le relais de la famille dans son rôle éducatif peut jouer un rôle majeur du point de vue éducatif et social.

Les projets mis en œuvre dans ces structures se doivent, pour être à la hauteur des enjeux, d’être irrigués de valeurs fortes autour du respect et de l’autonomie de l’enfant, autour de la coéducation, autour du soutien à la parentalité, de l’égalité femmes/hommes, de l’ouverture à tous et de la démocratie.

La délibération sur laquelle nous avons à nous positionner ici propose un marché de service, article 28, pour une mise à disposition de places d’accueil petite enfance. Il s’agit de 200 places dont la Ville disposera et qui viendront s’ajouter à une centaine qui existent déjà. Les quartiers déficitaires sont visés dans le secteur où le foncier est peu disponible. Cette démarche apporte bien sûr des solutions dans l’attente de l’ouverture d’établissements conventionnés ou municipaux, en permettant à notre Municipalité d’attribuer des places supplémentaires accessibles dans des structures non conventionnées.

Mais évidemment, comme pour tout marché de places en crèche, elle pose aux élus Ecologistes de vraies questions en termes de qualité d’accueil, de leurs capacités à répondre aux missions éducatives, sanitaires et sociales, de leur responsabilité sociale et environnementale.

Je vais insister sur ce point. Partout en France, les mêmes retours. Les entreprises raflent des marchés avec des coûts bas, oui bien sûr, quand le personnel ne bénéficie même pas d’une convention collective. Nous le redisons. Nous ne pensons pas que le secteur privé lucratif en plein essor en France dans le domaine de la petite enfance soit à la hauteur de ces enjeux.

Nous avons donc eu une attention toute particulière sur le cahier des charges. Pour ce travail, je tiens à remercier Nawel OUMER, son équipe et le directeur de la Direction de la Famille et de la Petite Enfance pour le dialogue et les échanges fructueux que nous avons eus. 60 % de critères qualitatifs, un amendement proposé en séance pour muscler le cahier des clauses particulières du point de vue des comptes que les gestionnaires des établissements auront à nous rendre en matière sociale et environnementale, tant sur le plan des conditions d’emploi que sur le projet social de ces crèches, ou encore par exemple sur la part d’alimentation durable qu’elles proposent.

Oui, le groupe Ecologiste votera cette délibération. Nous faisons le pari que le cadre élaboré pour ce marché produira ses effets : permettre aux crèches non lucratives d’y avoir toute leur place, encourager les structures à améliorer leur qualité d’accueil sur le plan social et environnemental, car comme pour tout marché, nous sommes convaincus, toujours, que nous avons là un vrai levier de changements.

Nous resterons bien sûr attentifs au devenir de ce marché. Le secteur de la petite enfance est la première marche du système éducatif. Notre politique parisienne doit continuer d’être à la hauteur.