Question d’actu : Pour des crèches zéro substances toxiques

Question d’actualité posée par Aurélie Solans relative aux produits bébé potentiellement dangereux dans les crèches parisiennes

Une nouvelle enquête publiée il y a exactement une semaine, le 24 janvier, par le magazine de l’Institut national de la consommation, « 60 millions de consommateurs », pose à nouveau la question de la potentielle dangerosité des produits pour bébés et en particulier celle des couches. Sur 12 références de couches testées, y compris les produits étiquetés « écologiques », 9 contiennent des composés organiques volatils irritants et neurotoxiques, comme le toluène ou le styrène. Un modèle contient, en plus, des traces de l’herbicide glyphosate, irritant et cancérigène probable, et d’hydrocarbures toxiques. Seules 2 marques de l’échantillonnage ont de bons résultats.

Le groupe des élus Ecologistes souhaite, dans un premier temps, appeler la Ville de Paris à proscrire, dès à présent des crèches de la ville, les couches incriminées et que les marchés en cours fassent l’objet d’avenants permettant également d’écarter ces produits. Il apparaît ensuite nécessaire que, dans le nouveau marché de couches, celles-ci soient spécifiquement écartées dans le cadre du cahier des charges. De plus, et en vue de la multiplication des résultats inquiétants d’enquêtes sur les produits destinés aux nouveau-nés, comme celle en février dernier de l’O.N.G. « Women in Europe for a common future » concluant que 299 produits pour bébés sur 341 seraient composés d’ingrédients à risque élevé, le groupe des élus Ecologistes souhaite connaître quelles seront les mesures prises par la Ville pour que l’ensemble des produits achetés et destinés aux bébés soient sans danger.

En 2009, et à l’initiative des élus Ecologistes, la Ville de Paris fut la première ville française à retirer de ses crèches municipales des biberons contenant du bisphénol A. Fin 2015, la Ville s’est dotée d’un plan de santé environnementale. La réduction de l’exposition aux substances chimiques et aux effets cancérigènes, mutagènes, neurotoxiques et perturbateurs endocriniens est l’une des priorités de ce plan. La fiche action de ce même plan implique que la Ville intègre les objectifs de santé environnementale dans la commande publique, notamment en éliminant à terme les achats de la Ville comportant des substances toxiques ou nocives pour la santé et l’environnement.

En 2017, le principe de précaution doit prévaloir. La Ville doit être pionnière et interdire tous les produits pouvant être nocifs pour les bébés. C’est un véritable objectif de santé publique. Des villes comme Stockholm ou Göteborg ont mis en place une stratégie globale d’élimination des substances prioritaires, en prenant en compte l’ensemble des parties prenantes : fournisseurs, consommateurs, services accueillant les enfants. Notre Ville pourra également s’en inspirer pour le bien-être de nos tout-petits.

Je vous remercie.