Vers Paris sans Sida

Réponse de Bernard Jomier aux interventions relatives à Vers Paris sans Sida

Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais remercier l’ensemble de mes collègues, mêmes ceux qui n’étaient pas inscrits, qui ont estimé nécessaire de s’exprimer sur cette délibération. Je crois qu’effectivement, on a adopté à l’unanimité de ce Conseil, il y a à peu près un an, le rapport et la stratégie « Vers Paris sans Sida ».

Là on entre dans le vif du sujet avec cette délibération, puisqu’une coordonnatrice a été recrutée, un comité stratégique est en place et travaille à mettre en œuvre les 60 recommandations du rapport « Vers Paris sans Sida » de France LERT et le fonds « Vers Paris sans Sida » a été créé pour récolter les fonds publics et privés. Je partage assez ce qu’a dit Danielle SIMONNET.

Il faut aussi mettre tout le monde autour de la table et vu l’importance du combat, vu les besoins de financement, tout le monde est le bienvenu pour participer à ce financement.

L’association le « Fonds Vers Paris sans Sida » a été créée le 21 octobre. Un certain nombre de membres du Conseil de Paris sont membres du Conseil d’administration du Fonds. Créé le 21 octobre en cette fin d’année, il aura déjà réuni environ 600.000 euros de fonds privés.

Aujourd’hui, il vous est proposé d’apporter un apport de 100.000 euros. Pour quoi faire ? Les trois premières actions mises en œuvre sont premièrement, le doublement d’ici juin 2017 de la capacité de dépistage envers les publics originaires d’Afrique subsaharienne. Pas tant des migrants, quand on a habité l’Afrique subsaharienne, qu’on habite en Europe, on a migré un moment, mais la migration peut être ancienne, mais ce sont des personnes originaires de l’Afrique subsaharienne qui sont particulièrement touchées par le V.I.H. et auprès desquelles il faut intensifier l’effort de dépistage.

Deuxièmement, nous allons contribuer à la création des consultations « Prep », qui s’adressent plus à un public d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, et nous allons financer 11 consultations hebdomadaires qui permettront de prendre en charge 1.000 personnes en plus à Paris dans les mois à venir.

Troisièmement, nous allons renouveler la campagne de santé publique France que nous avons soutenue. Nous l’avons d’ailleurs étendue, suite à une décision de la Maire de Paris, sur les supports numériques de la Ville, jusqu’au 9 décembre, alors que la campagne nationale s’arrêtait le 1er ou le 2 décembre. Dans quelques mois, nous reprendrons une campagne de communication pour adresser le message de la prévention diversifiée à ceux qui sont touchés particulièrement dans notre ville : les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les personnes d’origine subsaharienne, les personnes transgenres, et les travailleuses du sexe.

Oui, pour réussir la lutte contre le V.I.H, il faut mettre fin aux discriminations et aux stigmatisations. C’est le message politique essentiel. En santé publique, on ne peut pas toucher une population si on ne la reconnaît pas pour ce qu’elle est, si on ne l’accepte pas comme elle est sans jugement, et si on ne met pas en place les actions de prévention et de dépistage adaptées à cette population. C’est ce que nous ferons.

Plusieurs orateurs ont souligné que quelques personnes, isolées, certes, toutes proches de l’opposition municipale, mais qui sont très isolées malgré tout, il faut le reconnaître, ont cru utile de partir en guerre contre cet affichage. Qu’il y ait, dans un mouvement politique, des personnes qui n’admettent pas que l’on voit deux hommes s’enlacer sur les murs de la Ville, c’est-à-dire qui ne supportent pas la vision de sexualités diverses, est tout à fait regrettable. Je crois qu’il faut qu’ensemble, on soit très clair et qu’on porte un message déterminé. J’attends, pour ma part, à partir de ces principes, que la Région qui a pris des engagements de principe entre maintenant dans le vif du sujet et adopte un propre programme qui porte la lutte contre les discriminations pour pouvoir mettre fin à l’épidémie de V.I.H.

Je conclurai en un mot en disant qu’à Paris, environ 4.000 personnes sont séropositives sans le savoir et que tout l’enjeu est de trouver ces 4.000 personnes parce que, quand nous aurons réussi à les dépister et rapidement, nous pourrons les prendre en charge, elles ne contamineront plus personne et nous vaincrons l’épidémie de V.I.H. Encore une fois, pour arriver à les toucher, il faut les reconnaître et les reconnaître pour ce qu’elles sont. C’est un message de ville inclusive que nous portons et nous en sommes fiers.

Je vous remercie.