Paris doit permettre à des innovations pédagogiques d’émerger

Intervention d’Aurélie Solans relative à la rentrée scolaire

Madame La maire, mes chers collègues,

La rentrée scolaire 2015 a été calme à Paris. Nous gardons cependant bien à l’esprit le climat de sa préparation  au printemps dernier. La baisse de la dotation parisienne de 29 postes s’est mise en oeuvre au détriment d’un travail juste sur les besoins des quartiers populaires de Paris. Alors certes le taux d’encadrement moyen ne s’est pas dégradé.

Mais tout d’abord signalons encore des fermetures post rentrée, exprimant cette mécanique comptable au détriment du vécu des enfants et des équipes.

Ensuite, Le calcul de la dotation parisienne devrait être revu pour prendre en considération la spécificité de notre territoire et de sa sociologie. La pondération du critère démographique par le critère social basé sur le revenu médian du parisien est inadaptée vu l’hétérogénéité  et les très fortes inégalités de revenus qui  le caractérise.

Enfin sur cette question des moyens très concrètement :

L’intégration des AVS (assistant de vie scolaires) qui accompagnent les enfants en situation de handicap au sein des équipes éducatives doit être effective dès la rentrée pour aller concrètement vers l’école inclusive que nous voulons. Cela n’est à ce jour pas encore le cas. Sur ce point nous devons avancer et prendre nos responsabilités au risque de laisser des enfants en souffrance dans leur classe. Le minimum doit être assuré sur le remplacement des enseignants et sur ce point nous doutons que les moyens dégagés suffiront.

Les priorités annoncées par la loi sur la refondation de l’école : « plus de maitres que de classes », la scolarisation des enfants de moins de trois ans, et la lutte contre le décrochage scolaire sont des objectifs que nous partageons fortement. Nous souhaitons qu’ensemble nous avancions sur Paris pour la mise en oeuvre de tels projets avec des moyens à la hauteur, dans tous les quartiers qui le nécessitent. Dans ce même élan, nous devrons être capable de pointer ensemble les besoins de renforcement des moyens des dispositifs d’éducation prioritaire.

D’une façon générale notre collectivité doit permettre à des innovations pédagogiques d’émerger à paris. Le constat sur notre école est  partagé. Les inégalités ne cessent de s’y perpétuer. Les taux d’échec scolaires de certains de nos quartiers ne sont tout simplement pas acceptable. Nous devons, nous pouvons plus encore recentrer nos actions, dans les champs scolaires et périscolaires sur la lutte contre les inégalités. Des projets novateurs et porteurs d’espoir ont vu le jour à Paris depuis des décennies : des classes Freinet, Montessori, Decroly, … Qui ont montré et montrent encore que y compris avec des enfants des quartiers populaires la réussite scolaire est à portée de main. Nous proposons de retravailler les fonctions de notre collectivité  pour l’école, pour identifier et construire des nouveaux leviers qui favorisent ces innovations.

Au passage, la question des rythmes et des horaires surtout en maternelle doit être intégrée dans ces logiques de projets pédagogiques innovants. Des projets d’établissement doivent être favorisés dans ce sens.

C’est donc un véritable chantier pour la réussite scolaire à Paris que nous appelons.

Nous souhaitons aussi insister aujourd’hui  à l’occasion des votes annuels des subventions dite « qualité » de nos caisses des écoles sur les enjeux importants qu’elles pointent sur le contenu des assiettes de nos enfants.

Rappelons l’objectif : 50 pour 100 d’alimentation biologique et durable dans nos cantines.

Après l’adoption du plan alimentation durable de la mandature, la restructuration annoncée de nos caisses des écoles et de leur approvisionnement est une véritable nécessité, dont nous saluons le projet. Elle va constituer un chantier d’ampleur.

Dans l’attente de sa réalisation, et pour atteindre nos ambitions, nous souhaitons insister aujourd’hui sur deux points-clés :

Premier point – les moyens, en particulier budgétaires, doivent être à la hauteur  de cette ambition : Il s’agit d’un enjeu de santé publique, autant qu’une de préservation des ressources naturelles et de développement de nos territoires d’Ile-de-France, pour des assiettes exempts de pesticides, avec des produits locaux dont la qualité nutritionnelle soit au rendez-vous.

Deuxième point – l’approvisionnement de nos caisses des écoles est un élément-clé de la réforme. Cela suppose de renouveler nos façons de travailler, avec une vraie volonté d’impulser la structuration de nouvelles filières. Cela implique un travail encore plus fin sur nos marchés publics, pour une meilleure adéquation avec l’offre, en particulier locale. Paris, et c’est déjà le cas via Eau de paris, peut devenir un acteur important du développement de l’agriculture biologique dans notre région. Cela sera un atout majeur dans la part que nos école pourront prendre dans la transition écologique de notre ville. Nos écoles et nos enfants sont  là au cœur de la lutte contre le réchauffement climatique avec des solutions concrètes : l’agriculture est responsable d’un quart des émissions mondiales de CO2 !

Je terminerais  en saluant le travail et l’investissement des équipes de nos caisses des écoles, qui avancent jour après jours à la mise en œuvre de nos objectifs.

Pour exemple, les menus végétariens hebdomadaires commencent déjà être mis  en place dans certains arrondissements. Ils répondent à notre objectif de baisse de 20% de la part carnée dans les assiettes. Ils répondent à un enjeu mondial qu’à la veille de la COP21 nous avons tous à l’esprit. C’est ce matin l’objet d’un vœu du groupe écologiste. Nous y proposons pour aller plus loin vers une moindre empreinte  carbone de nos cantines d’étudier la mise en place d’un menu alternatif végétarien quotidien.

Ma collègue Sandrine MEES complétera les propos du groupe écologiste sur cette rentrée scolaire.

Source : Paris doit permettre à des innovations pédagogiques d’émerger | Groupe écolo de Paris