P COMME PROTECTION DES PLUS PRÉCAIRES

Le 17 mars 2020 le site InfoMigrants évoquait “les migrants, grands oublié·e·s des mesures de prévention contre le coronavirus.”  Louis Barda, coordinateur général à Médecins du Monde, qualifiait un campement d’un demi-millier de personnes à quelques centaines de mètres du 19e, à Aubervilliers de “scandale sanitaire.” La situation de rue qui confine dehors 250 000 personnes, est une blessure pour nos quartiers et un frein à l’efficacité de la gestion de crise sanitaire. S’ajoutent au nombre des “grand·e·s oublié·e·s” les usager·e·s de drogues, repoussé·e·s avec un report massif Eole et Stalingrad/Jaurès.

Les écologistes du 19e estiment qu’il n’est ni humain et encore moins efficace de laisser des personnes de côté dans la gestion de crise sanitaire. C’est la raison pour laquelle le groupe des écologistes de Paris (GEP) a adressé à la maire de Paris, ainsi qu’aux préfets de Police et de Paris une lettre le 21 mars 2020 les alertant sur la situation des personnes sans-abris dans la crise sanitaire : difficile de respecter les gestes barrières les plus élémentaires sans eau ni savon lorsqu’on est confiné·e dehors. Nous y avons salué plus particulièrement la mise à disposition par la ville des gymnases et des centres de santé, ainsi que le maintien de l’ouverture des bains-douches.

Nous avons demandé au Premier Ministre, dans un courrier du 6 avril 2020, un hébergement à tous les publics qui en ont besoin, dans des conditions sanitaires adéquates. Cela passe notamment par la réquisition pour permettre le respect de l’exigence de distanciation sociale, compliquée dans un hébergement collectif. Les mètres carrés vides, nombreux, doivent pouvoir être mis à disposition des jeunes isolé·e·s étranger·e·s. S’agissant des usager·e·s de drogues, il nous semble urgent de créer de nouvelles places d’hébergement spécifique accompagné (CSAPA, CAARUD, salles de consommation et de repos à moindre risque), comme nous le demandons depuis longtemps.

Ce ne sont que des exemples d’une écologie sociale, réaliste parce qu’à la hauteur de besoins que la crise sanitaire a mis en lumière, que nous portons. Nous espérons que les moyens exceptionnels mis en œuvre pour répondre à cette crise perdurent au-delà de l’épidémie. C’est un double enjeu d’humanité et de réduction des risques sanitaires.