Convention avec l’association de santé mentale de Paris et Maison Blanche

Intervention de Fatoumata Koné relative à la convention avec l’association d santé mentale de Paris et Maison Blanche

Monsieur le Maire, mes chers collègues, l’accès et le maintien des personnes souffrant de troubles psychiques dans leur logement est l’une des principales préoccupations de leurs proches. Lorsqu’elles sont en rupture de soins, il n’est pas rare que les crises de ces personnes en souffrance soient mal interprétées par leurs voisins et qu’elles ne puissent pas être anticipées par les bailleurs sociaux, lorsque les malades occupent un logement social. Ces crises peuvent alors entraîner des expulsions locatives et une rupture de soins, ce qui aggrave la situation du malade.

Les Conseils locaux de santé mentale, instances qui réunissent les acteurs locaux de la psychiatrie, les bailleurs sociaux, les associations telle que l’Union nationale de famille et amis de personnes malades et ou handicapés psychiques, sont de plus en plus nombreux à Paris. Très fréquemment, ils s’emparent du sujet de l’accès et du maintien dans le logement.

Coordonnés par la mission santé de la DASES, les Conseils locaux de santé mentale des 13e et 20e arrondissements ont travaillé de manière transversale sur le meilleur mode de prévention des crises de personnes souffrant de troubles psychiques. Cette réflexion les a amenés à proposer le projet de création de deux équipes de psychiatrie de secteurs dédiés au signalement des bailleurs sociaux sur lequel nous devons nous prononcer aujourd’hui.

Si certains bailleurs ont déjà mis en place des équipes de travailleurs sociaux sensibilisés à la question du handicap psychique, la nouveauté du dispositif, qui nous est présenté aujourd’hui, réside dans l’intégration des centres médico-psychologiques au sein des équipes. Cela permettra de réaliser une évaluation pluridisciplinaire et un diagnostic de la situation du locataire signalé et cela permettra une orientation et une prise en charge précoce, et d’accompagner vers les soins ambulatoires, le cas échéant.

Le retour d’expérience de cette expérimentation sera très intéressant à étudier car d’autres arrondissements, largement dotés en logements sociaux, voudront en bénéficier si les résultats sont là. Nous sommes avec ce type de projet au cœur de la problématique que nous portons collectivement de lutte contre l’exclusion.

Nous gardons en tête combien les malades psychiques sont les parents pauvres des politiques publiques, combien ils sont présents dans nos rues. Notre Ville ne peut se substituer à l’Etat et combler les décisions prises par le passé, dont nous subissons les conséquences aujourd’hui. Mais par des projets de prévention de ce type, nous sommes bien dans la construction de solutions réelles en faveur des personnes atteintes de maladies psychiques qui va dans le bon sens.

Je vous remercie.