Intervention de Dan Lert relative à la situation des usager.e.s de drogues dans le nord-est parisien

Monsieur le Maire, Chers collègues,

Les élu.e.s écologistes du 19eme arrondissement et du Groupe Écologiste de Paris dénoncent la décision véritablement honteuse du Préfet de Police de Paris de détruire les abris de fortune des usager∙e∙s de crack vivant au square de la porte la Villette (19e). Nous dénonçons l’absence de dispositif de mise à l’abri des personnes vivant sur ce campement, qui est demandée par la Ville de Paris depuis plusieurs semaines. En période de grand froid, cette opération cynique de communication de la Préfecture de Police met en danger la santé d’hommes et de femmes en situation de grande précarité et n’apporte aucune solution pérenne. 

Comme élus du 19eme arrondissement, nous sommes en colère contre l’abandon de l’Etat et de la Préfecture de Paris qui dure depuis trop longtemps face à la gravité de la situation que subisse les usagers de crack et les habitants de nos quartiers hier aux jardins d’Eole aujourd’hui à Porte de la Villette dans le 19e.

Nous affirmons notre totale opposition à l’opération policière indigne annoncée ce soir par le Préfet de transfert forcé des usagers de de crack vers la friche à ciel ouvert de Bercy Charenton, un site totalement inadapté à une prise en charge des personnes toxicomanes. Transférer et parquer les personnes toxicomanes (le site sera entouré d’une clôture sécurisée) est une réponse inhumaine.  Ce transfert forcé sans aucune prise en charge ne fera que déplacer le problème sans rien régler au fond. Nous rappelons que le 3 novembre dernier nous apprenions le décès par overdose d’Emma une jeune femme de 28 ans au square Forceval dans le 19eme.

Nous redisons avec force qu’outre les nécessaires dispositifs de mise à l’abri, de médiation, de maraudes, l’urgence est le déploiement concomitant, dans les arrondissements et autres territoires métropolitains concernés des “haltes soin addiction” annoncées par le Ministre de la santé. Ces nouveaux dispositifs doivent allier soin, accompagnement médico-social, et espaces de consommation supervisée. Il est urgent d’agir pour apaiser les quartiers nord-est parisiens, et prendre en charge la détresse psychique, sociale et physique dans laquelle se trouvent les usager∙e∙s de drogues,  ainsi que de lutter contre les trafics et l’insécurité qu’ils génèrent et qui marquent le quotidien des habitantes et des habitants de ces quartiers.

Nous exigeons de l’Etat de mettre fin aux pratiques de déni des droits humains des personnes qui consomment du crack, qu’il s’engage véritablement à financer et soutenir l’implantation d’un dispositif multidisciplinaire de prise en charge des personnes toxicomanes avec notamment un espace dédié aux femmes toxicomanes pour les protéger des violences de rue. C’est une nécessité de santé publique, une urgence vitale et une question de courage politique

Les élu∙e∙s écologistes sont déterminé∙e∙s à continuer à lutter pour la réduction des risques en accompagnant chaque personne vers le soin adapté. C’est en traitant le problème avec humanité, que nous pourrons permettre aux habitant∙e∙s des quartiers populaires de vivre dans la tranquillité auxquels ils ont droit, mettre fin aux nuisances et à l’insécurité, et aux usager∙e∙s de crack de se soigner, de vivre et de se réinsérer dans la société.

Toutes les personnes comptent, toutes les vies comptent.