Israël-Gaza : 100 jours d’horreurs indicibles

100 jours se sont écoulés depuis le 7 octobre 2023, jour où les attaques terroristes du Hamas contre des civils et militaires israelien·nes ont sidéré le monde. 1 400 personnes ont été tuées, 3 400 blessées et 200 prises en otage. Les femmes ont été spécifiquement touchées, avec des violences sexuelles de masse. Nous avons immédiatement et sans tergiverser dénoncé ces actes terroristes.  

Nos pensées vont aux otages, à leurs familles et proches; nous demandons leur libération immédiate et sans condition.

Depuis nous assistons, impuissants, à l’escalade de la violence et à une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza. Des représentants de l’ONU ont dénoncé un « risque génocidaire ».

Nous déplorons plus de 23 000 décès, dont 70% de femmes et enfants (40% des Gazaouis ont moins de 14 ans), et 7000 personnes disparues. L’armée israélienne y tue en moyenne 250 Palestien·nes par jour (sans compter les 330 morts en Cisjordanie) ; il s’agit du taux de mortalité quotidien le plus élevé dans un conflit majeur du XXIème siècle selon l’ONG Oxfam.

Il convient d’y ajouter les innombrables personnes blessées et de nouvelles victimes à venir, potentiellement en masse, en raison des maladies et de la famine (90 % de la population gazaouie souffre de la faim selon Oxfam) en raison de l’état de siège que subit Gaza. A cela s’ajoute le déplacement forcé de plus d’1,4 million de personnes. Ces 100 jours ont mis en lumière l’indigence de la diplomatie française et la lâcheté de l’Union européenne.

Le Président de la République Emmanuel Macron mettra un mois pour prononcer ce mot « cessez-le-feu » et à y appeler sans grande conviction. Et ce en dépit de demandes incessantes et plurielles, dont les nôtres. 

Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, a quant à elle outrepassé son mandat et entachée l’Europe de honte en donnant un blanc seing au gouvernement d’extrême droite Israëlien, sans même appeler au respect du droit international humanitaire. Grâce à l’initiative du groupe écologiste, le Parlement Européen a adopté une résolution qui exige une “pause humanitaire”, sans que nous puissions toutefois obtenir une majorité pour un appel à un cessez-le-feu.

L’honneur de la communauté internationale est sauvée par l’Afrique du Sud qui a saisie la Cour internationale de justice de l’ONU (CIJ) d’une requête contre Israël pour violation de la convention sur la prévention et la répression du crime de génocide dans le cadre de ses opérations militaires à Gaza.

Dans l’attente du jugement, l’Afrique du Sud a demandé à la Cour de prendre des “mesures provisoires”, à savoir la suspension des opérations militaires israéliennes dans l’enclave palestinienne. Nous espérons que cette suspension sera ordonnée par la CIJ. Ces 100 jours ont de nouveau attiré l’attention sur ce conflit qui dure depuis 75 ans et sur la situation dramatique à Gaza. Il est temps d’y mettre un terme.

En conséquence, nous demandons la relance d’un processus de paix pour qu’une issue soit trouvée à la quête légitime pour l’autodétermination du peuple palestinien. La position historique de la France a toujours été la défense de la paix et d’une solution à deux Etats, et nous y souscrivons.

La fin des actions terroristes du Hamas, la fin de la politique coloniale menée par le gouvernement d’extrême-droite israélien (retrait des forces d’occupation en Cisjordanie et à Jérusalem Est, démantèlement de toutes les colonies israéliennes, dédommagement des familles expropriées, fin du blocus de Gaza notamment) et le respect par Israël des résolutions de l’ONU font partie de la réponse. Notre boussole doit demeurer le droit international.

Nous exhortons la France à utiliser tous les leviers possibles pour faire cesser les exactions criminelles d’Israël :

  • entrée des enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI) à Gaza comme nous l’exigeons depuis des semaines. Et appui logistique et financier de la France à ses enquêteurs.Le 11 janvier dernier, la sénatrice écologiste Raymonde Poncet a, à cet égard, déposé une proposition de résolution au Sénat afin d’appeler l’État à soumettre la situation à Gaza à la CPI. La résolution exhorte la France à transmettre à la Cour l’ensemble des faits, y compris ceux en cours à Gaza, susceptibles d’être qualifiés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide.
  • arrêt de la coopération militaire avec Israël. Nous rappelons notre mise en garde au Président de la République et le gouvernement français des conséquences d’un soutien politique et logistique à l’offensive militaire de l’armée israélienne à Gaza alors que des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et de génocide pourraient être retenus contre Israël.
  • sanctions contre le gouvernement israélien.

Enfin, une nouvelle fois, et nous le ferons autant que de besoin, nous exhortons la France, notamment en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, à exiger un cessez-le-siège et un cessez-le-feu immédiat sur Gaza, zone décrite par des représentants de l’ONU comme « un cimetière d’enfants ».