Intervention de Fatoumata Koné relative à la proposition de lancement d’une étude sur les pigeonniers de la ville de Paris

Merci, Monsieur le Maire.

Cette délibération concerne le lancement d’une étude sur les pigeonniers de la Ville de Paris. Le pigeon est un animal intéressant. Les pigeons à Paris sont de la famille des pigeons biset, une espèce créée par l’homme, qui vit en ville et a une durée de vie de trois ans.

Il reconnaît son nourrisseur et est un des rares oiseaux à nourrir son petit au lait de jabot, comme les flamants ou les manchots empereurs. Il fait trois nichées par an contre une pour les autres oiseaux.

De plus, le pigeon a une longue histoire et ceci dans différentes cultures. Par exemple, en Perse ou en Turquie où la fiente est utilisée pour l’agriculture.

12 pigeonniers existent actuellement à Paris. Ceci permet d’éviter la construction de nichoirs, de réguler les populations de pigeons par la stérilisation des œufs, et de concentrer la fiente dans un même lieu.

Nous souhaitions intervenir sur cette délibération d’importance, entre autres parce que les pigeons étant de plus en plus nombreux dans notre ville, cette surpopulation occasionne une gêne pour de nombreux Parisiens : salissures, dégradation de façades.

Cette étude, 13 ans après l’installation des pigeonniers, apparaît indispensable pour évaluer si les objectifs qui leur avaient été fixés en 2003 sont atteints.

Nous avons lu les termes de l’étude très détaillée dans la délibération, et nous nous félicitons de la clarté de ce cahier des charges.

Nous souhaitons revenir toutefois sur trois points qui nous semblent essentiels.

D’une part, sur la mention qui est faite d’une hypothèse de suppression de certains pigeonniers, qui nous paraît préempter hâtivement les conclusions de l’étude.

D’autre part, sur l’étude de la gestion des pigeonniers. Après une période de sous-traitance des pigeonniers pendant laquelle nous avons constaté un déficit important de maintenance et d’entretien, il nous semble essentiel de considérer d’autres pistes telles que l’appel aux régies de quartier, aux associations, à une politique de création d’emplois en insertion, conjuguée à un travail de sensibilisation des riverains lorsqu’un pigeonnier est installé. L’approche doit avant tout se faire par quartier.

Citons ainsi le travail exemplaire de l’association « Espace », gérant depuis plus de 10 ans 9 pigeonniers dans les villes de Clamart, Courbevoie, Meudon, Montrouge et Saint-Cloud, avec une vraie expertise et un travail de proximité indispensable.

Enfin, s’ouvrir sur la recherche qui est importante dans ce domaine depuis plus de 10 ans en Ile-de-France. De ce fait, un petit pôle d’excellence et d’expertise est à renforcer. Cette recherche a notamment donné lieu à un colloque et naissance à un guide Natureparif du pigeon en ville, disponible en ligne.

Par ailleurs, citons aussi l’étude qui débute actuellement sur l’usage du guindeau de pigeon, fertilisant ancestral, et le travail fait entre Jussieu et le Muséum national d’histoire naturelle pour observer les pigeons et les recenser.

En conclusion, cette étude est une très bonne nouvelle et nous voterons avec enthousiasme cette délibération.

Merci.