Les écologistes de Paris attentifs au programme de réhabilitation des foyers de travailleurs migrants

Intervention de Fatoumata Koné  dans le cadre du vote sur l’adoption du Programme Local de L’habitat modifié

Je vais maintenant aborder un sujet qui paraîtra peut-être anecdotique à certaines et certains d’entre vous mais qui s’inscrit dans notre volonté de permettre à toutes et tous de se loger à Paris.

La politique menée actuellement en faveur de la réhabilitation des foyers de travailleurs migrants n’est pas satisfaisante. Nous travaillons régulièrement avec Colombe Brossel, adjointe à la Maire de Paris en charge de ce dossier, pour tenter de trouver des solutions. Néanmoins, nous nous inquiétons des éléments inscrits dans le Programme Local de l’Habitat sur le sujet.

Pour rappel, les foyers de travailleurs migrants ont été construits dans les années 1950 à 1970, pour accueillir une population d’hommes seuls venus en France pour travailler. Depuis 1995, ils sont réhabilités et transformés en résidences sociales avec de nombreuses conséquences.

En effet, la volonté affichée n’est pas seulement une simple résorption de l’habitat insalubre mais bien celle de transformer les foyers de travailleurs migrants en résidences sociales comme les autres. Sous couvert de vouloir les « faire entrer dans le moule », nous risquons de remettre en cause la spécificité de leur histoire en supprimant les espaces de vie communs qui sont, en fait, des salles polyvalentes. A la fois espaces de réunion, d’activités associatives, d’accès aux droits, de lieux de cultes, de discussion, de restauration, de formation… ce sont des lieux d’échange et de convivialité. Nous savons aujourd’hui que ces espaces sont des outils en faveur du lien social, de l’insertion professionnelle et de l’intégration de ces populations migrantes. Par conséquent, nous devons les préserver.

Or le constat sur le terrain est qu’une limitation stricte des pratiques et des modes de vie collectifs et solidaires a été opérée. Mais dans une période où nous essayons de recourir davantage à des formes de solidarité, ce mode de vie collectif constitue peut-être un modèle d’organisation sociale qui donne à réfléchir à la manière dont nous pourrions recourir à des pratiques visant le collectif au lieu de prioriser l’individu.

Notre groupe a donc déposé deux amendements sur le sujet, pour tenter de conserver les cuisines collectives auxquelles les travailleurs migrants sont particulièrement attachés et maintenir des salles collectives dans les nouvelles résidences sociales. Ils ont été accueillis favorablement par l’exécutif. Nous nous réjouissons donc de ce dialogue qui rassemble notre majorité municipale autour d’un objectif commun, le vivre ensemble à Paris.