Place des Fêtes: pour un réaménagement à la hauteur des attentes des habitants.

Ça y est, nous y sommes !

Le conseil d’arrondissement s’est prononcé, mardi 15 mars, sur le projet de réaménagement de la place des fêtes, attendu depuis plus de 20 ans par ses habitants.

A la lecture du texte soumis au vote, le groupe écologiste et citoyen s’est félicité de retrouver la plupart des grands principes évoqués lors du processus de concertation initiée par le conseil de quartier en lien avec les associations riveraines depuis 2012.

Sécuriser les circulations piétonnes, favoriser les circulations douces, dynamiser le marché, renforcer la présence du végétal et aménager des parcours pour les personnes à mobilité réduite, autant d’orientations majeures du réaménagement issues de la participation citoyenne que nous soutenons pleinement.

La réaffirmation du caractère piéton du cœur de place est de ce point de vue une bonne nouvelle. Une avancée qui demanderait à être concrétisée sur le plan de sa future animation. Un espace libre n’est pas forcément un espace vide d’activité. Nous attendons que des équipements favorisant les usages familiaux et conviviaux, à l’exemple de la ludothèque de la place de la République, soient intégrés explicitement dans le projet de réaménagement de la Mairie de Paris.

Plus globalement, nous attendons du réaménagement qu’il soit à la hauteur des besoins de ce quartier de 17 000 habitants dont le cadre de vie a été si souvent oubliée des politiques d’urbanisme et qu’il ne se limite pas à un simple lifting de la place mais la transforme en profondeur, en la reliant à son environnement.

La rénovation ne sera complète qu’en prenant en compte la place des fêtes dans son ensemble, c’est-à dire en intégrant l’anneau routier qui l’encercle et en prenant en compte des liaisons entre la place et ses abords, notamment avec l’arrivée de la future médiathèque Jean Quarré en 2019. La circulation automobile trop rapide est un véritable frein à cette métamorphose et apparaît comme un des principaux leviers d’actions partagés par les usagers. Cette revendication d’une réduction de la place de la voiture, sur et autour de la place, figure clairement dans les conclusions des ateliers participatifs.

Dès la votation citoyenne, le principe d’un apaisement et de la réduction de la circulation des voitures a d’ailleurs été adopté dans les fondamentaux communs aux scenarii proposés au vote. C’est également l’axe prioritaire de rénovation des 6 autres places parisiennes, avec une extension des aires piétonnes et une priorité donnée aux circulations douces.

Pour la place des Fêtes, plusieurs solutions ont été retenues, reprises dans cette délibération, notamment la création de zone 30 sur l’ensemble de l’anneau et la création de véritables zones de rencontres (zones limitées à 20 ou 15 km/h, avec des aménagements physiques destinées à ralentir les voitures).

Initialement absente du projet, cette proposition trouve finalement sa place dans le programme présenté. Sous l’effet du vœu adopté le 30 novembre en conseil d’arrondissement, puis au Conseil de Paris, le 15 décembre 2015.

Le texte précise que des zones de rencontre pourraient voir le jour « sous réserve d’une baisse des flux de circulation ».

Aujourd’hui, le groupe écologiste et citoyen souhaite prendre le texte au mot et demander à la Ville de Paris d’envisager de casser les flux importants de transit de véhicules sur la place afin de permettre la création de ces zones de rencontre.

La rue Louise Thuliez présente des caractéristiques idéales à une zone de rencontre, avec le pincement des voies en lieu et place du stationnement, la présence de monoprix ou bien encore celle de l’école rue des bois ainsi que le centre d’animation à proximité.

La condition serait alors de réduire significativement le flux d’automobiles issu de la rue des Bois afin que la Place des Fêtes ne soit plus la rampe de sortie du périphérique par la porte du Pré Saint-Gervais. L’inversion du sens de cette rue, avec un sens unique pour le bus 48, apparaît donc comme une des solutions pour éviter la circulation de transit, solution à soumettre évidemment aux riverains.

Au sud de la place, une zone de rencontre de la rue de Crimée à la rue du Pré Saint-Gervais, favorisant les déplacements piétons et cyclistes, contribuerait fortement à la dynamisation du marché. Il suffirait simplement de supprimer le linéaire de stationnement restant, permettant par ailleurs d’avoir une « piste cyclable à contre sens » sécurisée sur l’ensemble de l’anneau.

Plus globalement, l’abaissement de la vitesse à 20km/h sur l’ensemble de l’anneau routier est aussi souhaitable. Ne modifiant pas le plan de circulation, cela ne nécessiterait pas de passer par le comité permanent de concertation. Une simple autorisation de la préfecture et de la Mairie d’arrondissement alors suffirait. Ce dispositif permettrait notamment de sécuriser fortement les déplacements cyclables dans les deux sens de circulation.

Bien entendu, la priorité donnée aux piétons passe par des aménagements physiques sur la chaussée. Nous tenons à ce que toutes les options permettant la mise en place de ralentisseurs comme des plateaux pavés sur les carrefours et passages piétons soient étudiées (particulièrement pour les passages extrêmement fréquentés par les familles, notamment du débouché des écoles élémentaires Eugénie Cotton sur la rue Compans et à l’angle avec la rue Louise Thuliez, devant la Poste). La présence à l’automne prochain d’équipe pluridisciplinaires d’architectes sur le terrain semble être la bonne occasion de réfléchir à des dispositifs innovants permettant de rester dans le cadre du budget alloué.

Enfin, la végétalisation de la place en lien avec les jeux d’eau, nous parait indispensable pour éviter l’ilot de chaleur de la place en été. Elle peut également permettre, par sa cohérence, d’embellir la place en créant par exemple des itinéraires verts pour circuler. Notamment en créant des trames vertes continues qui relieraient la place aux Buttes-Chaumont, à la Butte du chapeau rouge et au Square de la Lanterne. Square que nous pourrions à terme étendre en supprimant l’îlot refuge Compans –Augustin Thierry, comme demandé dans le vœu du 19e arrondissement.

Le groupe écologiste et citoyen a donc voté pour l’adoption de cette délibération mais poursuit sa réflexion et restera vigilant sur le bon respect des attentes des habitants.

Maintenir la co-élaboration avec les habitants nous semble absolument nécessaire pour permettre à notre place de vivre mieux, de respirer et de s’embellir.