Pollution de l’air : l’inaction est mortifère

Selon une étude parue ce mardi 9 février dans la revue scientifique Environmental Research, les autorités sanitaires sous-estiment grandement le nombre de décès liés à la pollution de l’air chaque année dans le monde.

En France et en Europe, le secteur du transport est le seul dont les émissions de gaz à effet de serre (CO2) ne baissent pas : près de 30% des émissions totales dans notre pays. Selon les chiffres officiels de Santé Publique France, la pollution de l’air, largement due aux voitures, camions et avions, tue chaque année en France plus de 48 000 personnes. Une étude des chercheurs en santé environnementale de l’Université Harvard parue cette semaine dépeint une toute autre réalité et montre des résultats bien plus alarmants : dans le monde, 1 décès sur 5 serait lié à la pollution de l’air. En France, cela représente 100 000 décès par an, soit près de 17% des décès.

Considérant que les pouvoirs publics sont responsables face à ce problème de santé publique majeur, Europe Écologie Les Verts appelle solennellement le gouvernement à reconnaître la pollution de l’air comme un enjeu national de santé publique et à prendre des mesures rapides pour endiguer le phénomène en s’attaquant aux transports polluants comme à l’utilisation des énergies fossiles.

Une réduction significative des quantités de particules fines est possible, en témoigne les relevés pris pendant les périodes de confinement qui montrent une baisse de 30% des concentrations moyennes en particules ultrafines au centre de Paris, comparé à la période normale. Il s’agit donc d’offrir la possibilité aux françaises et français de se passer de leur voiture individuelle, en développant notamment l’offre de transports en commun, taxer le kérosène, développer le fret ferroviaire ou encore les mobilités douces et alternatives.

EELV rappelle que la lutte contre la pollution de l’air est aussi une lutte pour réduire les inégalités sociales, les principales victimes de la pollution étant les personnes les plus fragiles et les plus exposées : malades, âgées, très jeunes ou vivant à proximité des sites pollués (autoroutes, usines, etc).